Il existe deux grandes catégories d’études archéologiques : invasives et non invasives. La première contient toutes les activités impactant les vestiges en place (sondages, terrassement, fouilles extensives, etc.). La seconde englobe toutes celles qui n’endommagent pas et ne perturbent pas les sites. Cette dernière constitue une part croissante de la recherche et permet d’obtenir très rapidement et pour un coût considérablement inférieur à celui d’une fouille, des informations sur les vestiges conservés dans le sous-sol ou dans les murs encore en place. L’obtention de ces données augmente souvent l’efficacité des travaux archéologiques et de restauration ultérieurs, et aide à la planification des coûts.
Les techniques d’investigations
non invasives
Salisbury Archéologie utilise trois grandes techniques d’investigations non invasives :
- La prospection géophysique (magnétique, géo-radar et électrique).
- La prospection pédestre et l’étude d’impact
- La télédétection et la prospection aérienne
Maîtrise du risque
A l’issue d’une étude archéologique non invasive, un rapport est transmis au client contenant tous les résultats. Dès lors, le calcul des coûts et l’évaluation du temps d’une investigation plus poussée ou plus extensive, voire dans le cadre d’un programme d’aménagement ou de restauration, permettent de réviser, dans la mesure du possible, l’implantation du projet afin d’éviter au maximum la détérioration des vestiges archéologiques.
Les méthodes géophysiques
Nous avons recours à trois techniques d’études géophysiques que nous pouvons mettre en place soit séparément, soit de manière combinée pour une plus grande fiabilité. Toutes utilisent des équipements de mesure de grande capacité couplée avec des GPS RTK. Depuis plusieurs années, nous nous sommes spécialisés dans l’identification de caractéristiques archéologiques contrairement aux entreprises qui s’occupent de géophysique d’ingénierie. La différence réside principalement dans le fait que nous disposons d’un équipement dédié à l’archéologie et d’un savoir-faire spécialisé, fondamentaux pour la réussite de ce type d’enquête.
La prospection magnétométrique
La méthode la plus couramment utilisée et la plus fiable en géophysique archéologique est la magnétométrie. Elle permet d’identifier principalement les structures en creux (fossés, fosses, etc.). Il s’agit d’une technique extrêmement rapide sur le terrain comme lors de l’analyse des données. Mais l’équipement de mesures est extrêmement sensible aux perturbations anthropiques (métaux), il est donc plus approprié de l’utiliser en terrain relativement ouvert (hors zone urbanisées ou aménagées). Les mesures peuvent s’effectuer soit manuellement, soit tirées par un quad. Dans ce dernier cas, cela permet de prospecter jusqu’à 20 ha par jour. L’évaluation de la mesure est rapide et flexible, par conséquent, la stratégie d’arpentage peut être ajustée sur le site.
La prospection géo-radar
Il s’agit d’une des méthodes d’arpentage la plus récente. L’équipement utilisé est dit « actif » car il émet des ondes électromagnétiques et mesure leur rétro-diffusion. Il permet d’identifier de manière relativement précise les murs, les structures construites, les surfaces de roulement (chemins, routes), les surfaces brûlées. Fiable et rapide, cette technique est très intéressante à mettre en place dans les zones urbaines. L’efficacité de l’enquête est influencée par l’humidité de l’environnement : en milieu humide et trop argileux elle est donc moins efficace et le traitement de la mesure est plus lent.
La prospection électrique
C’est la méthode la plus active, mais la plus lente. Au cours de cette enquête, un courant électrique est envoyé à travers le sol à des points réguliers afin d’enregistrer des modèles de résistance du sol. Ces modèles sont affectés par la présence d’anomalies archéologiques. Cette technique est très utile pour identifier les murs et les sols en pierre qui ont une résistivité de surface différente du sous-sol. Elle a l’énorme avantage de pouvoir être utilisé dans les zones boisées ou sur des surfaces perturbées. La profondeur des anomalies peut également être mesurée et ce jusqu’à 10 m sous la surface.
L’utilisation de méthodes géophysiques archéologiques, incluant une planification des coûts, contribue à une meilleure intervention car plus ciblée et efficace. Avant une intervention, elle est particulièrement recommandée dans les cas où des informations sur les phénomènes de subsurface sont nécessaires.
L’étude d’impact
En amont des programmes d’aménagement du territoire, ou de toute recherche archéologique, nous conseillons la réalisation d’une étude d’impact accompagné d’une étude préliminaire de la documentation archéologique. Cette étude synthétise les résultats des prospections de terrain, des études d’archives et de données issues de la carte archéologique. Sur le terrain, les archéologues arpentent les zones avec un GPS. Les données collectées sont cartographiées, associée aux données de la carte archéologique elles permettent de créer une carte de localisation des sites archéologiques. Cela servira de base pour calculer les implications en termes de temps et de coûts d’une intervention archéologique éventuelle.
La télédétection et
prospection aérienne
La prospection aérienne s’est généralisée au milieu XXe siècle avec l’utilisation de l’avion et de l’image satellite. Aujourd’hui, la démocratisation des drones facilite cette méthode de télédétection archéologique (faible coût d’exploitation, environnement de vols sécurisé, flexibilité d’utilisation, etc.). Le drone, volant à basse altitude, permet également d’acquérir des informations de meilleure qualité et de plus grande résolution.
Les survols permettent de repérer les traces de modification dans la densité des sous-sols, dont l’homme est très souvent à l’origine. Ainsi, des anomalies invisibles au sol peuvent apparaître dès que l’on prend un peu de hauteur (anomalie des plantes « cropmarks » (différence de croissances par exemple), anomalies des sols « soilmarks » (couleur, humidité), micro-reliefs). Outre l’identification de potentiels sites archéologiques, l’image d’ensemble d’une zone fournit une bonne aide visuelle pour évaluer les corrélations possibles entre différents vestiges. Toutes les traces observées lors des survols aux drones sont ensuite confirmées par d’autres sources (prospection pédestre, géophysique, études d’archives, etc.).